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État des systèmes d’exploitation en mai 2025 : sécurité et protection des données

Romain Grosos

Introduction

Avec la multiplication des cybermenaces et des réglementations sur la protection des données, la sécurité des systèmes d’exploitation est devenue un enjeu majeur en 2025. Chaque OS – qu’il soit destiné au grand public, aux entreprises ou aux serveurs – renforce ses mécanismes de défense face aux risques de vols de données, de ransomware et d’espionnage industriel. Protéger les données personnelles et professionnelles n’est plus optionnel : c’est une nécessité stratégique, soutenue par des normes (ISO 27001, RGPD, etc.) qui imposent un haut niveau de sécurité. Dans ce contexte, il est essentiel de dresser un panorama des principaux systèmes d’exploitation en mai 2025, afin de comprendre leur posture de cybersécurité et comment ils garantissent la confidentialité des informations.

Panorama des principaux systèmes d’exploitation

Windows 11 (et Windows 10)

Sécurité par défaut renforcée : Lancé avec l’ambition de « sécurité dès la conception », Windows 11 intègre par défaut plusieurs protections autrefois optionnelles. Microsoft a rendu obligatoires des éléments matériels comme la puce TPM 2.0, le démarrage sécurisé (UEFI Secure Boot) et l’authentification biométrique via Windows Hello. L’ensemble forme une architecture de sécurité moderne combinant chiffrement matériel, contrôle d’intégrité du système et connexion sans mot de passe. Ces mesures portent leurs fruits : selon Microsoft, Windows 11 réduit de 60 % les risques d’intrusion par rapport à Windows 10r. Concrètement, cela complique la tâche des pirates souhaitant exécuter du code non autorisé sur la machine ou voler des identifiants.

Nouveautés 2025 et intégration cloud : En mai 2025, Windows 11 a évolué avec plusieurs mises à jour de fonctionnalités. L’interface a gagné en productivité, mais surtout Microsoft a continué d’améliorer la sécurité « silencieuse » en arrière-plan. Windows 11 adopte de plus en plus le modèle du Zero Trust en entreprise, où chaque accès est vérifié de bout en bout. Par exemple, la version 2025 de Windows 11 renforce les modèles de contrôle d’accès et l’authentification matérielle (combinaison de la biométrie et de la clé TPM) pour toutes les connexions. L’intégration au cloud est également au cœur du système : les comptes Microsoft 365/Azure AD permettent de configurer les PC via Intune (MDM) et d’appliquer des politiques de sécurité à distance. Les paramètres utilisateurs peuvent se synchroniser dans le cloud afin de faciliter le travail sur plusieurs appareils, tout en maintenant des standards de sécurité et de confidentialité élevés. Windows 11 intègre aussi Windows Defender (antivirus/EDR) et des services cloud comme Defender for Endpoint pour détecter les menaces sur les postes.

Positionnement en entreprise et fin de Windows 10 : Windows demeure l’OS dominant sur les postes de travail en entreprise, et Windows 11 poursuit cette tradition en se positionnant comme la plateforme par excellence des environnements professionnels (environ 73 % des PC utilisent Windows en 2024). De nombreuses entreprises planifient ou ont entamé la migration de Windows 10 vers Windows 11, non seulement pour bénéficier des nouveautés, mais aussi parce que le support de Windows 10 s’achève en octobre 2025. Après cette date, Windows 10 ne recevra plus de mises à jour de sécurité critiques. Rester sur un OS non mis à jour exposerait les entreprises à des vulnérabilités majeures et à des problèmes de conformité (par exemple vis-à-vis du RGPD, qui exige de l’état de l’art en matière de sécurité). Microsoft incite donc fortement à migrer, d’autant que certains logiciels professionnels commencent à offrir des fonctionnalités exclusives à Windows 11. À noter que pour accompagner ces transitions, Microsoft a repensé son système de mise à jour : dès fin 2024, Windows 11 (version 24H2) inaugurera des mises à jour “par points de contrôle”. Ces packages cumulatifs plus compacts faciliteront le travail des administrateurs pour maintenir les systèmes à jour et sécurisés, tout en réduisant le volume de données à télécharger. Windows 11 continue par ailleurs de recevoir chaque mois des correctifs de sécurité (Patch Tuesday) et des améliorations de fonctionnalités périodiques, signe d’un OS en évolution continue face aux menaces.

Windows Server

Socle des services critiques : Les systèmes Windows Server (dont la version la plus récente est Windows Server 2022, en attendant une édition 2025) restent omniprésents pour les serveurs d’entreprise – contrôleurs de domaine Active Directory, serveurs de fichiers, bases de données Microsoft SQL, applications métiers, etc. Microsoft a renforcé la sécurité de Windows Server pour protéger ces rôles critiques. Depuis Windows Server 2019 et surtout 2022, on voit apparaître la notion de « Secured-core server » (serveur à cœur sécurisé) qui active toute une panoplie de protections matérielles et logicielles visant à réduire la surface d’attaque. Concrètement, cela inclut l’intégrité du code protégée par l’hyperviseur (HVCI), la protection de la mémoire contre les accès DMA malveillants, Secure Boot et System Guard pour vérifier que le système n’a pas été altéré au démarrage, ainsi que l’activation par défaut de mesures anti-exploit. Ces mécanismes, couplés à Windows Defender et à des fonctionnalités comme Credential Guard (protection des informations d’identification en mémoire), rendent les serveurs Windows bien plus résistants aux attaques ciblées sur les identifiants administrateur ou le noyau système.

Virtualisation et continuité de service : Windows Server est fréquemment utilisé comme hôte de virtualisation (Hyper-V) ou dans le cloud (Azure) pour faire tourner des machines virtuelles. La sécurité de l’hyperviseur est donc primordiale pour isoler les VM entre elles. Microsoft met l’accent sur des fonctionnalités comme Virtualization-Based Security (VBS) qui cloisonne certaines opérations sensibles dans des environnements virtuels isolés du reste du système, empêchant ainsi qu’un malware s’étendant dans une VM n’atteigne le noyau ou d’autres VM. En mai 2025, une avancée notable concerne la gestion des mises à jour sur les serveurs : le hotpatching. Windows Server 2022 en édition Azure Stack HCI avait inauguré l’installation de correctifs de sécurité sans redémarrage, et cette capacité s’étend en 2025 aux environnements serveurs classiques. Le hotpatching permet d’appliquer les mises à jour critiques à chaud, ce qui réduit drastiquement les interruptions de service – un atout majeur pour les serveurs qui doivent fonctionner 24/7 (par exemple, un hôte Hyper-V pourra être patché sans arrêter les machines virtuelles qu’il fait tourner). Microsoft comprend bien que chaque redémarrage évité est précieux pour les entreprises, tant pour la continuité d’activité que pour la rapidité de correction des failles. En parallèle, Windows Server continue de proposer des mises à jour mensuelles et cumulatives, et les administrateurs disposent d’outils de gestion (WSUS, Windows Update for Business, etc.) pour déployer efficacement les patches. L’objectif est clair : aucun serveur ne doit rester trop longtemps vulnérable.

Intégration cloud et administration : Windows Server s’intègre de plus en plus aux écosystèmes cloud hybrides. Par exemple, via Azure Arc, il est possible de gérer la sécurité et la conformité de serveurs Windows on-premise depuis le cloud, en appliquant des politiques uniformes. De même, les sauvegardes cloud, la réplication géographique et les services de reprise après sinistre profitent aux serveurs Windows. Côté administration, l’Automatisation PowerShell et les rôles minimaux (Server Core) contribuent à la sécurité en réduisant l’exposition aux menaces (moins de services installés signifie moins de failles potentielles). Enfin, Microsoft a annoncé un cycle de vie étendu pour les versions LTSC (Long-Term Servicing Channel) de Windows Server, fournissant des mises à jour de sécurité sur de longues durées, ce qui rassure les entreprises quant à la pérennité de leurs plateformes serveur.

Linux (Debian, Ubuntu, Red Hat et autres variantes)

Approche open source et sécurité communautaire : Linux, qui désigne l’ensemble des distributions basées sur le noyau libre, occupe une place incontournable côté serveur et se fait une niche côté poste de travail technique. En 2025, Linux propulse 100 % des supercalculateurs du top500 et plus de la moitié des grands sites web mondiaux tournent sur des systèmes Linux. Cette omniprésence s’explique par la fiabilité, la flexibilité et la sécurité perçue des systèmes Linux. L’ouverture du code source signifie que des milliers de développeurs et chercheurs en sécurité inspectent continuellement le code, détectant et corrigeant rapidement les vulnérabilités. Les correctifs de sécurité sont souvent disponibles en quelques heures ou jours après la découverte d’une faille. Cette transparence renforce la confiance : on peut auditer le code pour s’assurer de l’absence de portes dérobées, un point crucial pour la souveraineté numérique. En France et en Europe, Linux et les logiciels libres sont d’ailleurs vus comme des leviers de souveraineté – ils offrent indépendance vis-à-vis des fournisseurs propriétaires et réduisent les risques de dépendance technologique. Les gouvernements et entreprises peuvent adapter le système à leurs besoins, ce qui facilite la conformité aux réglementations locales (on peut par exemple désactiver complètement la télémétrie ou tout composant non souhaité, chose parfois impossible sur un OS propriétaire).

Sécurité renforcée mais pas infaillible : Contrairement à un mythe tenace, Linux n’est pas immuable face aux cyberattaques. Sa large adoption dans les serveurs en fait même une cible de choix. Le rapport Trend Micro de 2021 sur les menaces Linux montrait déjà que les attaques existent bel et bien : des malwares de minage de cryptomonnaie ciblent les serveurs Linux exposés, des portes dérobées (web shells) exploitent les failles d’applications web sur Linux, et les ransomwares font leur apparition sur ce segment (DoppelPaymer, RansomExx, etc.). En 2025, ces tendances se confirment. L’écosystème Linux a dû gérer des vulnérabilités majeures au niveau du noyau ou des bibliothèques (on se souvient de Shellshock, Heartbleed, plus récemment la faille Dirty Pipe en 2022) – autant de failles critiques rapidement corrigées grâce à la communauté. Néanmoins, le véritable défi est dans l’application de ces correctifs sur le terrain. Beaucoup d’entreprises utilisent des distributions anciennes ou tardent à appliquer les patches de sécurité, laissant des systèmes vulnérables plus longtemps qu’il ne le faudrait. La bonne pratique consiste à maintenir un processus de mise à jour régulier, y compris pour Linux. Des outils existent pour aider, comme les services de Live Patch (Canonical Livepatch, TuxCare KernelCare, etc.) permettant de patcher le noyau Linux à chaud sans redémarrer. Les grandes distributions entreprise (Red Hat, SUSE, Ubuntu LTS) offrent un support sécurité sur de longues périodes (5 à 10 ans) avec des flux de correctifs tests en amont.

Usage en entreprise et conformité : Linux en entreprise se décline en deux grands volets : côté serveur (la majorité des serveurs web, bases de données open source, appliances de sécurité tournent sous Linux) et côté poste de travail (surtout chez les développeurs, ingénieurs ou dans les systèmes embarqués/industriels). Les distributions comme Debian ou Ubuntu proposent des versions desktop conviviales, tandis que Red Hat Enterprise Linux (RHEL) ou Debian sont très prisées en serveurs pour leur stabilité. RHEL domine d’ailleurs largement le marché des distributions serveur d’entreprise, devant les variantes cloud (comme Amazon Linux) et Ubuntu Server. En matière de sécurité, les distributions intègrent des mécanismes robustes : pare-feu iptables/nftables actif par défaut, SELinux ou AppArmor (système de mandats de sécurité renforçant l’isolation des processus) activé sur les systèmes comme RHEL, CentOS, Ubuntu. Bien configuré, un serveur Linux est difficile à compromettre, d’autant qu’il y a peu de services ouverts par défaut. Toutefois, une mauvaise configuration (ports non sécurisés, comptes par défaut non supprimés, etc.) peut ruiner ces avantages – d’où l’importance des guides de hardening (l’ANSSI publie par exemple des guides de configuration sécurisée pour Linux). Sur le plan de la protection des données, Linux supporte le chiffrement complet des disques (LUKS/dm-crypt est souvent proposé à l’installation des distributions), garantissant la confidentialité même en cas de vol d’un serveur ou d’un PC portable. Enfin, concernant la conformité réglementaire (RGPD, etc.), le fait que Linux n’intègre pas de télémétrie intrusive par défaut est un avantage : aucune donnée utilisateur n’est transmise à un éditeur sans consentement préalable, ce qui simplifie le respect de la vie privée. L’entreprise reste maître de son système et de ses données, tout en pouvant s’appuyer sur une communauté mondiale pour la vigilance et la réactivité en cybersécurité.

macOS

Sécurité native et écosystème fermé : Le système d’exploitation d’Apple, macOS, a la réputation d’être sûr et privé. En 2025, cette réputation se confirme en grande partie grâce à l’intégration poussée entre le matériel et le logiciel. Depuis l’adoption des puces Apple Silicon (M1, M2…) sur les Mac, Apple a apporté au monde des ordinateurs les mécanismes de sécurité éprouvés de l’iPhone. Chaque Mac moderne contient une Secure Enclave (élément matériel sécurisé) qui stocke le trousseau et les informations d’authentification de manière chiffrée et isolée. Au démarrage, la puce Apple vérifie l’intégrité de macOS (boot sécurisé), et ne lance l’OS que s’il est dûment signé par Apple (ou approuvé par l’utilisateur en mode développeur). Cette architecture limite considérablement les risques de rootkits ou de modifications du système par un malware. Gatekeeper et l’App notarization obligent par ailleurs les applications téléchargées depuis Internet à être validées par Apple contre les logiciels malveillants connus avant la première exécution. macOS intègre aussi un antivirus de base (XProtect) mis à jour discrètement, et des technologies comme System Integrity Protection (SIP), qui empêchent même un compte administrateur de modifier les fichiers système critiques. En pratique, cela signifie qu’un malware, même s’il arrive à s’exécuter, aura beaucoup de mal à persister ou à infecter le cœur du système.

Chiffrement et protection des données : Sur Mac, le chiffrement est un standard de fait. La fonctionnalité FileVault 2 chiffre l’intégralité du disque avec un algorithme robuste (XTS-AES 128 bits) et est fortement recommandée, voire automatiquement activée, sur les Mac équipés de puces Apple Silicon. En effet, les Mac M1/M2 profitent d’un moteur de chiffrement matériel transparent : toutes les données sont chiffrées en permanence sur le SSD, et le déverrouillage se fait instantanément via la Secure Enclave lorsque l’utilisateur se connecte. Ainsi, si un Mac est perdu ou volé, les données restent inaccessibles sans les identifiants de l’utilisateur. Pour les professionnels, macOS offre en plus un coffre-fort applicatif via Keychain (Trousseau iCloud) qui stocke de manière sécurisée les mots de passe et certificats, synchronisés de façon chiffrée de bout en bout entre appareils Apple. Côté protection de la vie privée, Apple a depuis quelques années positionné macOS comme un champion de la confidentialité : le système exige par exemple une permission explicite de l’utilisateur quand une application veut accéder aux fichiers Documents/Téléchargements, à la caméra, au microphone ou aux données de localisation. De plus, Safari (navigateur par défaut) intègre le blocage intelligent de suivi publicitaire pour empêcher le profilage de l’utilisateur. Toutes ces mesures visent à limiter la collecte indésirable de données personnelles.

Usages professionnels et gestion centralisée : Longtemps minoritaire en entreprise, macOS gagne du terrain, en particulier dans certains secteurs (développement, design, communication) et grâce au BYOD ou au télétravail qui ont familiarisé davantage d’utilisateurs aux Mac. En 2024, la part de marché des Mac a franchi les 15 % des ordinateurs personnels, un record porté par les performances des Mac M1/M2 et la fiabilité de l’écosystème Apple. Les entreprises accueillent plus facilement les Mac qu’auparavant, d’autant qu’Apple propose des outils de Mobile Device Management (MDM) pour macOS similaires à ceux d’iOS. Via une solution MDM (Jamf, Kandji, ou même Intune qui supporte macOS), le service IT peut gérer un parc de Mac : forcer l’activation de FileVault, pousser les mises à jour à distance, déployer des profils de configuration qui règlent les paramètres de sécurité (mot de passe requis, délai de verrouillage, liste d’applications autorisées, etc.). Apple Business Manager permet en outre l’enrôlement automatisé des nouveaux Mac (Zero-Touch Deployment), garantissant que dès la première mise en route, l’ordinateur s’enregistre avec les politiques de l’entreprise. Cela s’inscrit parfaitement dans le cadre du Zero Trust et de la maîtrise des accès. Notons qu’Apple obtient régulièrement de très bons retours des administrateurs sur sa stratégie de sécurité et de confidentialité dans l’entreprise. La convergence entre macOS et iOS se poursuit aussi sur certains aspects sécuritaires : par exemple, macOS bénéficie maintenant de mises à jour de sécurité rapides (Rapid Security Response) déployées entre les mises à jour système classiques, pour corriger en urgence une faille sans attendre le prochain patch mensuel. L’écosystème Apple offrant un contrôle vertical (matériel, OS, services cloud), la sécurité est cohérente de bout en bout, ce qui rassure de nombreuses organisations sur la capacité des Mac à protéger les données professionnelles sensibles.

Autres systèmes (ChromeOS, Android, etc.)

ChromeOS : Ce système d’exploitation développé par Google, basé sur Linux et orienté cloud, s’est imposé dans certaines niches (éducation, postes ultra-légers en entreprise, terminaux partagés). En mai 2025, ChromeOS continue de mettre en avant sa philosophie “security by design”. Chaque Chromebook démarre en effet avec un Verified Boot : le système vérifie à chaque démarrage l’intégrité du code (partition système en lecture seule) et restaure une version saine en cas d’anomalie détectée. L’utilisateur n’a pratiquement aucun contrôle sur la partition système, ce qui élimine la persistance de malwares traditionnels. Les applications ne sont que des extensions ou des applications web sandboxées ; il n’y a pas de possibilité d’installer des exécutables classiques, réduisant énormément la surface d’attaque. De plus, les mises à jour de ChromeOS sont automatiques et fréquentes (environ toutes les 4 semaines) sans intervention de l’utilisateur. Cela signifie que les correctifs de sécurité sont appliqués en arrière-plan et au redémarrage suivant, l’appareil est à jour – un modèle très proactif comparé aux OS classiques. Google a d’ailleurs annoncé l’extension du support des Chromebooks récents jusqu’à 10 ans de mises à jour automatiques afin de lutter contre l’obsolescence et garantir la sécurité sur le long terme. En 2025, ChromeOS est souvent cité comme l’un des OS les plus sûrs par défaut. Un audit indépendant a conclu que ChromeOS offre « l’expérience la plus sécurisée par défaut » face à Windows 11 et macOS, notamment parce que l’utilisateur n’a pas à configurer de paramètres complexes – la sécurité optimale est active out-of-the-box. Sur un Chromebook, chaque onglet de navigateur et chaque application web tourne dans un bac à sable séparé, ce qui confine d’éventuels codes malveillants dans un périmètre très restreint. Pour l’entreprise, Google fournit une console d’administration permettant de gérer les comptes utilisateurs, les extensions autorisées et d’activer des fonctionnalités de sécurité supplémentaires (par exemple forcer un mode de navigation restreint, ou utiliser l’authentification par clé physique Titan Security Key). Le revers de cette approche très fermée est la dépendance au cloud Google : la plupart des données de l’utilisateur résident dans Google Drive ou d’autres services en ligne. Si cela limite la perte locale de données (un Chromebook volé ne contient presque rien en local, et ce qui l’est est chiffré), cela pose la question de la confidentialité vis-à-vis du fournisseur cloud. Les entreprises européennes attentives à la souveraineté des données y voient un point de vigilance vis-à-vis du RGPD, mais des solutions existent (choix des régions de stockage, chiffrement côté client des documents sensibles, etc.).

Android (en entreprise) : Le système mobile Android (principalement sur smartphones et tablettes) est un autre OS à considérer pour la protection des données professionnelles, car les terminaux mobiles contiennent souvent des informations métier (emails, documents, applications internes). Depuis Android 10, Google a fortement amélioré la sécurité d’Android pour un usage professionnel, notamment via l’initiative Android Enterprise. En 2025, la pratique courante en entreprise est de configurer un profil professionnel sur les appareils Android. Ce profil sépare hermétiquement les données et applications de travail de l’espace personnel de l’utilisateur. La séparation est telle qu’une application installée sur le profil perso ne peut pas accéder aux données du profil pro, et vice-versa. Le profil professionnel est en plus chiffré intégralement pour que les données de l’entreprise restent protégées, même si une application malveillante compromettait le profil personnel. L’OS impose aussi des politiques de mot de passe robustes pour accéder au profil pro (par exemple exiger un code à 6 chiffres ou des caractères complexes, distinct du déverrouillage personnel). Côté mises à jour, Google fournit des correctifs mensuels de sécurité pour Android. Sur les appareils récents et surtout les gammes professionnelles (Android Enterprise Recommended), les constructeurs s’engagent à déployer ces patches rapidement. Néanmoins, la fragmentation d’Android demeure un défi : tous les fabricants n’ont pas la même réactivité, et un téléphone non mis à jour peut exposer l’entreprise à des failles. Les organisations contournent ce problème en choisissant des modèles garantissant une longue durée de support (ex : certains appareils Samsung reçoivent 5 ans de patches de sécurité).

Android intègre des protections similaires à celles de ChromeOS pour son écosystème applicatif. Le Google Play Protect scanne en continu les applications installées et celles du Play Store pour détecter d’éventuels malwares, bloquant l’installation d’apps reconnues malveillantes. En 2024 par exemple, Google indiquait avoir empêché l’installation de plus de 13 millions d’applications vérolées provenant de sources externes grâce à Play Protect. Sur le plan matériel, la plupart des smartphones Android modernes disposent d’un enclave sécurisée (TEE) gérant le chiffrement et le stockage des clés (équivalent du Secure Enclave d’Apple ou du TPM). Cela sert à implémenter des fonctions comme l’authentification biométrique (empreinte digitale, reconnaissance faciale) de façon sûre, ou le chiffrement automatique du stockage interne dès que l’appareil est verrouillé. En entreprise, la gestion des mobiles Android se fait via des solutions EMM/MDM qui tirent parti des API Android Enterprise : l’administrateur peut forcer le chiffrement, effacer à distance le profil pro, déployer des applications métiers, et vérifier l’état de sécurité du téléphone (par exemple, bloquer l’accès aux ressources si le mobile n’a pas le dernier patch ou s’il a été rooté). Android s’aligne ainsi sur les exigences de gestion d’identités et d’accès des grandes organisations. Il est à noter qu’Android partage avec Linux son noyau et son caractère open source (pour sa base AOSP), mais l’écosystème de sécurité est fortement contrôlé par Google. Cette dualité offre à la fois une réactivité (patches mensuels fournis centralement) et une dépendance vis-à-vis d’un acteur dominant, ce qui rejoint les préoccupations de souveraineté évoquées précédemment.

Autres systèmes et contextes : En marge des grands OS, on peut mentionner iOS/iPadOS (l’OS mobile d’Apple) largement utilisé dans le milieu professionnel pour les mêmes raisons que macOS – sécurité élevée, mises à jour maîtrisées, MDM efficace – et notamment prisé dans les secteurs où la confidentialité est critique (santé, finance, défense). iOS applique un bac à sable strict pour chaque appli et un chiffrement complet des données, avec des mises à jour très régulières pour l’ensemble du parc (Apple étant maître du hardware et software, la fragmentation n’existe pas, d’où un excellent suivi de sécurité). Enfin, des OS plus spécialisés comme OS pour objets connectés/industriels (par ex. des bases Linux embarquées ou des systèmes temps réel) entrent aussi en jeu dans la protection des données : un capteur IoT ou un automate mal sécurisé peut devenir la porte d’entrée d’une attaque. En 2025, le focus est mis sur la mise à jour OTA (over-the-air) de ces appareils et sur la conformité à des standards de sécurité (par exemple le Cyber Resilience Act européen va exiger un certain niveau de sécurisation pour les objets et logiciels). Bien que ces systèmes ne soient pas “grand public”, ils font partie de l’écosystème global dans lequel circulent des données sensibles et méritent donc une attention particulière en matière d’OS et de sécurité.

Comparatif synthétique des approches de cybersécurité

Même si chaque système d’exploitation a ses spécificités, il est intéressant de comparer leurs approches selon plusieurs axes clés de la cybersécurité :

  • Fréquence et mode des mises à jour : Windows publie des correctifs de sécurité tous les mois (Patch Tuesday) et a introduit des mises à jour de fonctionnalités plus légères et fréquentes pour Windows 11. Microsoft travaille à réduire la taille des patches (mises à jour par points de contrôle) pour une adoption plus fluide. Windows Server suit le même rythme et profite désormais du hotpatching pour appliquer certains patches sans redémarrage. Linux, de son côté, a un modèle continu : les mises à jour de sécurité sont poussées dès qu’elles sont prêtes via le gestionnaire de paquets de la distribution. Certaines distributions entreprise proposent des mises à jour en direct pour le noyau afin d’éviter les interruptions. macOS opte pour des mises à jour système régulières (typiquement, plusieurs versions mineures par an et une majeure par an), et Apple peut délivrer en urgence des correctifs critiques via des mises à jour de sécurité rapides. ChromeOS surpasse tout le monde en automatisant totalement le processus : mise à jour transparente toutes les 4 semaines environ, ce qui garantit que même un utilisateur négligent sera à jour. Android, enfin, fournit des patches mensuels, mais leur déploiement dépend des fabricants ; les appareils gérés en entreprise reçoivent toutefois plus facilement ces correctifs via des programmes dédiés (Android Enterprise Recommended, mises à jour pilotées par EMM).
  • Contrôle des accès et identités : Windows est historiquement lié à Active Directory pour la gestion centralisée des identités et des accès en entreprise. En 2025, beaucoup d’organisations combinent AD et Azure AD pour bénéficier de l’authentification multi-facteur, du Single Sign-On vers les applications cloud et du conditionnel access (Zero Trust). Windows 11 intègre Windows Hello pour Entreprise, qui permet un login par biométrie sécurisé (visage ou empreinte) lié à la puce TPM, éliminant ainsi le mot de passe (on parle d’authentification sans mot de passe). Linux, plus modulable, peut être relié à un annuaire LDAP/Kerberos ou même joint à un domaine AD pour centraliser les comptes. Nativement, Linux utilise la gestion des comptes locaux et des groupes Unix, avec une ségrégation stricte des privilèges (compte root séparé). Des solutions comme FreeIPA ou LDAP permettent de doter Linux d’une gestion d’identités comparable à AD, et il existe des modules PAM pour supporter l’authentification à deux facteurs (par exemple via des clés U2F/FIDO). macOS, de son côté, peut s’intégrer à Active Directory ou à des solutions d’identité dans le cloud (Okta, Azure AD via des outils comme Azure AD Join ou des profils MDM). Apple propose surtout une homogénéité de l’identification via l’Apple ID géré (pour les services Apple) et la fédération avec Azure AD/Google Workspace pour utiliser l’identifiant entreprise comme Apple ID sur les appareils pro. Le contrôle d’accès sur macOS bénéficie de FileVault (accès aux données du disque protégé par l’identifiant de l’utilisateur) et de la possibilité d’utiliser Touch ID pour déverrouiller la session de façon sûre. ChromeOS repose presque entièrement sur l’identité Google : la connexion à un Chromebook se fait avec un compte Google (ou un compte géré via Google Workspace) et éventuellement une clé de sécurité physique. Cela facilite le SSO : en étant loggé à l’appareil, l’utilisateur obtient accès à ses applications web autorisées. Le revers est la dépendance à Google ; cependant, des intégrations avec Azure AD ou Okta existent pour utiliser un Chromebook avec une identité d’entreprise non Google. Android en entreprise, enfin, s’articule autour des comptes Google gérés ou des comptes d’entreprise gérés via des solutions EMM. Un téléphone Android peut exiger une authentification forte (empreinte + PIN de déchiffrement au démarrage, par exemple). Les accès aux applis pro peuvent être conditionnés (ex: l’appli Outlook pro ne fonctionnera que si le mobile est conforme aux politiques IT). L’identification est liée soit à un compte Google géré, soit à des systèmes SSO mobiles (certains EMM permettent d’intégrer Kerberos/AD ou OAuth pour les applis internes).
  • Chiffrement des données : Sur cet aspect, tous les OS majeurs ont fait de gros progrès. Windows propose BitLocker (chiffrement complet du disque) sur les versions Pro/Entreprise depuis des années – aujourd’hui largement déployé sur les PC portables professionnels. Couplé à la TPM, BitLocker assure que les données sur le disque dur ne puissent être lues hors de la machine. Windows 11 va même plus loin en activant automatiquement le chiffrement sur les machines compatibles, y compris pour les particuliers utilisant un compte Microsoft (la clé de récupération peut être sauvegardée dans OneDrive). Windows Server supporte BitLocker pour les données sensibles sur serveur (par exemple les sauvegardes, ou sur des serveurs physiques susceptibles d’être volés). Linux, grâce à LUKS, permet le chiffrement du disque dès l’installation – Ubuntu, Debian et Fedora offrent cette option par défaut. Sur des serveurs, on peut combiner LUKS avec un module matériel (TPM ou HSM) pour ne pas dépendre d’une saisie manuelle de phrase secrète au démarrage. Au-delà du disque, Linux utilise massivement le chiffrement des communications (SSH, protocoles SSL/TLS à jour, etc.) et permet d’implémenter facilement des VPN sécurisés (WireGuard étant devenu un standard intégré au noyau). macOS, avec FileVault 2, active le chiffrement natif qui profite de l’optimisation matérielle des puces Apple Silicon. Sur Mac, tout contenu du disque est illisible en cas de perte de l’appareil, et les sauvegardes Time Machine peuvent elles aussi être chiffrées. iOS et Android chiffrent par défaut l’intégralité du stockage depuis plusieurs années déjà. ChromeOS chiffre aussi les données locales de l’utilisateur (stockées dans le profil sur le disque) : cela vise surtout à compartimenter les comptes multiples sur un même Chromebook et empêcher l’extraction de données en démontant le stockage. En résumé, le chiffrement à large échelle est devenu un standard – il protège les données “à froid” (chiffrement des disques) comme “en mouvement” (chiffrement des communications réseau via HTTPS, VPN).
  • Protection du réseau et des applications : Windows intègre un pare-feu local depuis toujours (Windows Defender Firewall), couplé à la protection antivirus Defender et à des fonctions avancées comme le contrôle d’application (AppLocker ou Windows Defender Application Control pour définir quelles applications ont le droit de s’exécuter). En entreprise, on retrouve souvent un EDR/XDR installé sur Windows pour surveiller les comportements suspects. Linux laisse le choix de solutions, mais le pare-feu (via nftables) peut être configuré finement pour filtrer le trafic entrant/sortant, et des outils comme Fail2Ban protègent des attaques courantes (ex: blocage d’IP après échecs multiples). En matière d’applications, Linux bénéficie d’une logithèque centralisée par distribution : installer un logiciel depuis les dépôts officiels limite les risques comparé à télécharger un binaire sur Internet. macOS supervise les applications via Gatekeeper/notarisation, comme évoqué, et embarque XProtect pour bloquer les malwares connus. Apple surveille aussi la sécurité du réseau via des frameworks comme Endpoint Security qui permettent aux solutions antivirus tierces ou EDR d’intercepter les évènements système. Sur Mac, l’isolation des applications est renforcée depuis macOS Catalina qui exécute le système sur une partition système en lecture seule (semblable à ChromeOS). iOS va encore plus loin avec chaque application confinée dans sa sandbox stricte, une approche qu’Apple étend peu à peu à macOS. ChromeOS et Android misent sur la sandboxisation généralisée : chaque appli Android est isolée sous un compte différent et des permissions explicites sont requises pour accéder aux ressources (fichiers, caméra, contacts…). ChromeOS n’autorise que les applis web ou Android (elles-mêmes confinées), ce qui réduit énormément le risque applicatif. Enfin, la tendance 2025 est au renforcement de l’authentification réseau : Windows comme Mac et Linux supportent désormais nativement les protocoles d’authentification forte (comme 802.1x pour le réseau filaire/Wi-Fi, ou des solutions MFA pour les VPN). Tous ces OS peuvent s’inscrire dans une architecture Zero Trust où chaque accès réseau est authentifié et chiffré, limitant les mouvements latéraux des attaquants.
  • Gestion des correctifs et vulnérabilités : Un dernier point de comparaison concerne la manière dont chaque écosystème traite la découverte des failles. Microsoft a une démarche centralisée (via le programme Microsoft Security Response Center) et une communication régulière des bulletins CVE affectant Windows/Windows Server, avec des patches généralement disponibles immédiatement lors du Patch Tuesday. Linux, étant fragmenté, s’appuie sur diverses communautés et éditeurs : la base du noyau est maintenue par la communauté Linux et les corrections sont diffusées en open source, puis packagées par chaque distribution. Les grandes vulnérabilités (ex : une faille OpenSSL ou dans le noyau) voient souvent une coordination exemplaire entre distributions pour publier un correctif simultanément. macOS et iOS, fermés, comptent sur Apple pour identifier et corriger rapidement (Apple déploie des mises à jour de sécurité parfois en dehors du cycle si la menace est active, comme ce fut le cas pour des exploits de type zero-day). Android est dépendant de Google pour la partie AOSP et des constructeurs pour le reste : l’écosystème a progressé grâce à des initiatives comme le Project Treble (modularisation du système pour faciliter les mises à jour) et le partenariat avec les fabricants pour étendre la durée de support. Il reste cependant un décalage possible de plusieurs semaines entre l’annonce d’une faille Android et son correctif effectif sur tous les appareils du marché (sauf sur les appareils Google Pixel qui sont patchés immédiatement). ChromeOS se distingue avec son modèle de mises à jour automatiques sans intervention, qui sert de référence en termes de déploiement rapide et sans friction des correctifs.

En synthèse, chaque OS a adopté des stratégies de sécurité parfois convergentes (chiffrement généralisé, authentification forte, principe du moindre privilège) et parfois différentes (ouvert vs fermé, cadence de mise à jour, philosophie de distribution des applications). Les environnements critiques combinent souvent plusieurs OS, et il est rassurant de constater que tous tendent vers un haut niveau de sécurité pour répondre aux menaces actuelles.

Synthèse des enjeux actuels

En mai 2025, la sécurité des systèmes d’exploitation est au carrefour de multiples enjeux stratégiques. D’abord, le contexte réglementaire et juridique oblige entreprises et administrations à renforcer la protection des données personnelles et professionnelles. Le RGPD, en particulier, pousse à adopter des mesures de sécurité « état de l’art » – ce qui sous-entend utiliser des OS à jour, correctement configurés, et capables de garantir la confidentialité des informations traitées. Un incident majeur dû à un système obsolète ou mal sécurisé peut non seulement entraîner des pertes financières et d’image, mais aussi des sanctions légales. C’est pourquoi on observe une accélération des migrations vers les versions récentes et sécurisées des OS (par exemple Windows 10 vers Windows 11 avant l’échéance de 2025). Ne pas migrer reviendrait à naviguer avec un logiciel laissé à l’abandon, ce qui est intenable face aux cyber-risques modernes.

Ensuite, l’enjeu de la souveraineté numérique s’invite dans le choix des OS. Les gouvernements et grandes entreprises stratégiques s’interrogent : mes données sensibles sont-elles sous mon contrôle ou accessibles indirectement à un éditeur étranger via de la télémétrie ou des services cloud intégrés ? Ce questionnement profite en partie à l’open source (Linux et BSD), perçu comme plus neutre et auditable, mais pousse aussi les acteurs propriétaires à plus de transparence. Microsoft, par exemple, publie des guides de conformité pour expliquer quelles données Windows collecte et comment la désactiver en environnement entreprise. Apple met en avant son modèle respectueux de la vie privée (publicité limitée, chiffrement fort, refus d’implanter des portes dérobées), ce qui le rend attractif pour des secteurs où la confiance est primordiale. La notion de souveraineté ne se réduit pas à la nationalité de l’OS : elle inclut la maîtrise des mises à jour et du support. Pour un contexte critique (défense, énergie, santé), il est vital de pouvoir continuer à faire évoluer l’OS en fonction des besoins spécifiques, ou de bénéficier d’un support étendu en cas de nécessité. C’est là qu’intervient la possibilité pour certains OS d’être forkés ou maintenus par une communauté (exemple : une distribution Linux communautaire peut être adaptée par un État pour un usage souverain, ou un OS open source comme GrapheneOS peut être utilisé pour durcir la sécurité d’Android sur des téléphones dédiés).

Enfin, un enjeu crucial est l’équilibre entre sécurité et expérience utilisateur. Un système hyper-sécurisé mais trop contraignant sera contourné par les utilisateurs (recherche d’astuces pour désactiver des protections, utilisation de matériels non homologués, etc.). Les éditeurs l’ont compris : Windows 11 tente d’allier sécurité et productivité (par exemple en intégrant des outils d’IA comme Copilot pour assister l’utilisateur en sécurité, ou en améliorant l’ergonomie de BitLocker). macOS et iOS misent sur la simplicité : la sécurité est souvent automatique et invisible, évitant de déranger l’utilisateur moyen avec des détails techniques. Linux, historiquement plus complexe, progresse aussi via des distributions orientées grand public où la configuration par défaut est sûre tout en restant accessible (Ubuntu, Fedora Workstation, etc.). ChromeOS est l’exemple extrême de l’OS ultra-sécurisé et ultra-simplifié, convenant à un usage spécifique (essentiellement web). La formation et la sensibilisation accompagnent ces efforts : un système à jour ne suffit pas s’il est utilisé sans prudence. Les éditeurs fournissent donc de la documentation, des alertes (ex. Safari indiquant un site frauduleux, Windows affichant des notifications de sécurité, etc.) pour guider les usagers.

En conclusion, le paysage des systèmes d’exploitation en 2025 montre une élévation générale du niveau de sécurité pour faire face à des menaces toujours plus sophistiquées. Windows renforce son arsenal (de la puce TPM aux services cloud de défense), Linux capitalise sur sa communauté et sa flexibilité pour colmater les brèches rapidement, macOS s’appuie sur l’innovation matérielle et logicielle d’Apple pour créer un écosystème verrouillé contre les intrusions, ChromeOS réinvente le modèle client léger ultra-sécurisé, et les systèmes mobiles comme Android et iOS protègent le nouveau « terminal de travail » qu’est le smartphone. Le tout s’inscrit dans des préoccupations globales de souveraineté et de respect de la vie privée : la sécurité n’est plus seulement technique, elle est aussi éthique et stratégique. Pour les décideurs IT, le choix d’un OS doit donc se faire en évaluant à la fois le niveau de protection offert, la conformité aux obligations (RGPD, normes ISO, exigences sectorielles) et l’écosystème de support autour (éditeur, communauté, outils d’administration). Fort heureusement, que l’on opte pour Windows, Linux, macOS ou un mix de ces solutions, il est possible d’atteindre un haut degré de sécurité – à condition de déployer les bonnes pratiques et de rester vigilant face aux évolutions constantes de la menace. Chaque système continue d’évoluer et la collaboration entre éditeurs (par exemple sur des standards communs de sécurité, ou pour la divulgation des failles) est un signe encourageant. Face aux cyberattaques, l’union sacrée des OS autour des principes de cybersécurité est plus que jamais d’actualité en 2025, pour le bénéfice de tous les usagers et organisations.

Sources

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