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Le marché des solutions NAS pour PME : panorama, tendances et guide de choix

Romain Grosos

Introduction

Les serveurs NAS (Network Attached Storage) s’imposent de plus en plus comme une solution de stockage incontournable pour les petites et moyennes entreprises (PME). Un NAS est un appareil relié au réseau de l’entreprise, regroupant un ou plusieurs disques de stockage, et offrant un espace centralisé pour enregistrer, partager et sauvegarder des données. Contrairement au simple disque dur externe, le NAS permet un accès simultané à plusieurs utilisateurs via le réseau local (ou à distance), avec des protocoles de partage de fichiers standard (SMB/CIFS, NFS, etc.). Pour les PME en phase de transition numérique, le NAS représente une alternative ou un complément au cloud, offrant une maîtrise accrue des données.

Cet article propose un panorama du marché des NAS orientés PME – tant mondial qu’européen – en identifiant les grandes tendances et acteurs clés, puis évalue les usages typiques en PME, les critères de choix essentiels pour des décideurs non techniques, et aborde les enjeux de conformité et de sécurité.

Enfin, un comparatif des solutions disponibles sera présenté en fonction de différents profils d’entreprise (TPE, PME moyennes, environnements techniques ou non). L’objectif est d’éclairer un public non spécialiste sur les options NAS actuelles, leurs bénéfices et leurs points d’attention, afin de faciliter une décision éclairée.

Panorama du marché des NAS pour PME

Vue d’ensemble du marché mondial et européen

Le marché du NAS destiné aux particuliers et PME est en croissance constante au niveau mondial. En 2024, le segment NAS grand public et PME représentait environ 17,4 milliards de dollars et pourrait atteindre 24,5 milliards en 2030, soit un taux de croissance annuel de ~5,9%. Cette progression soutenue s’explique par l’explosion des données numériques et la nécessité pour les entreprises de stocker ces informations de manière centralisée et accessible. En Europe, l’adoption est particulièrement dynamique : le marché européen du NAS « grand public/PME » était valorisé à 1,59 milliard de dollars en 2023 et affiche une croissance annuelle élevée (environ 12,5% de 2024 à 2030). La digitalisation rapide des PME européennes et l’augmentation des données non structurées (documents, emails, multimédia, etc.) sont des moteurs majeurs de cette adoption. Les PME recherchent des solutions pour centraliser leurs fichiers et assurer leur disponibilité, ce que le NAS facilite via le réseau local ou internet.

En termes de volume, les PME de taille intermédiaire (quelques dizaines à quelques centaines d’employés) constituent un segment important du marché NAS. Ces entreprises génèrent et consomment d’importants volumes de données et ont besoin de solutions de stockage sécurisées sans pour autant basculer dans des infrastructures complexes de type SAN/serveurs dédiés. Les très petites entreprises (TPE) et les travailleurs indépendants représentent également une part significative de la demande, souvent pour des besoins de partage de fichiers et de sauvegarde simples. À l’échelle mondiale, on note que les ventes de NAS progressent dans toutes les régions (Amérique du Nord, Asie-Pacifique, Europe), avec une adoption particulièrement forte en Asie et en Europe du fait de la sensibilité accrue à la souveraineté des données et aux enjeux de confidentialité.

Acteurs majeurs et tendances technologiques dominantes

Le marché des NAS pour PME est dominé par quelques constructeurs spécialisés originaires pour la plupart d’Asie (Taïwan notamment). Les acteurs principaux incluent Synology et QNAP, souvent considérés comme les deux leaders incontournables. Synology est fréquemment décrit comme « l’Apple du NAS » en raison de l’attention portée à l’expérience utilisateur et à l’intégration logicielle, via son système d’exploitation DiskStation Manager (DSM). QNAP, son concurrent direct et historique, propose une large gamme de modèles avec un accent sur la richesse fonctionnelle et la puissance matérielle (virtualisation, applications IA/ML, etc.). À côté de ce duo, on trouve des challengers comme ASUSTOR (filiale d’ASUS) qui se fait une place avec des produits au rapport performances/prix attractif, intégrant des technologies récentes (processeurs modernes, ports réseau 2,5 Gb/s ou 10 Gb/s même sur des gammes grand public).

D’autres fabricants notables sont Western Digital (gamme My Cloud), Buffalo (gamme TeraStation), ou TerraMaster, qui ciblent souvent les PME avec des solutions “prêtes à l’emploi” incluant parfois les disques. Western Digital et Seagate, connus pour les disques durs, ont proposé des NAS d’entrée de gamme orientés grand public ou petits bureaux – simples d’utilisation mais aux fonctionnalités limitées. Buffalo propose des NAS pré-équipés de disques, appréciés pour leur robustesse et simplicité dans les petits environnements professionnels, bien que l’interface soit moins conviviale que celle de Synology/QNAP. TerraMaster, fabricant chinois émergent, mise sur des appareils à très bas coût pour attirer les primo-utilisateurs de NAS ; toutefois, son écosystème logiciel (TOS) et son catalogue d’applications restent plus limités que ceux des leaders. Des marques plus anciennes comme Thecus ou Zyxel figurent aussi parmi les fournisseurs pour PME, mais elles ont un poids moindre aujourd’hui. À noter que Netgear, autrefois présent avec la gamme ReadyNAS, a annoncé son retrait du marché NAS, ce qui réduit le choix côté fabricants généralistes.

En ce qui concerne les tendances technologiques, les NAS ont fortement évolué par rapport aux simples boîtiers de stockage d’il y a quelques années. Les tendances dominantes incluent :

  • Des matériels plus puissants et modulaires : Les modèles récents intègrent souvent des processeurs à architecture x86 (Intel Celeron/Pentium, AMD Ryzen) ou ARM multicœurs performants, couplés à 2 Go, 4 Go voire 8+ Go de RAM, afin de faire tourner non seulement le partage de fichiers mais aussi des applications (serveur multimédia, gestion de vidéosurveillance, conteneurs Docker, machines virtuelles légères, etc.). Par exemple, un NAS 6 baies moderne comme le QNAP TS-664 embarque un CPU Intel Celeron, 8 Go de RAM et deux ports réseau 2,5 Gb/s, pouvant saturer un débit de ~500 Mo/s et faire tourner de multiples applications (y compris du transcodage vidéo) simultanément. De plus en plus de NAS disposent d’emplacements SSD NVMe pour accélérer les performances via le cache, et/ou de slots PCIe d’extension pour ajouter une carte 10 GbE, du stockage supplémentaire ou du Wi-Fi selon les besoins. Cette modularité permet aux PME d’évoluer progressivement (ajout de disques, augmentation de la RAM, upgrade réseau) sans remplacer entièrement le système.
  • Montée en débit réseau : Alors que les anciens NAS se limitaient au Gigabit Ethernet (environ 100 Mo/s max), on voit se généraliser sur les gammes 2022-2025 l’adoption du 2,5 GbE (débit ~250 Mo/s) et, pour des modèles haut de gamme, du 10 GbE (~1 Go/s). Certains NAS intègrent directement du 10G (ex : Asustor Lockerstor 8 Pro, Buffalo TeraStation 71210RH avec 10GbE) ou possèdent des ports 2.5G agrégés. Ces débits supérieurs répondent à la croissance des volumes de données échangés et à l’utilisation de fichiers très volumineux (vidéo 4K/8K, images haute résolution, sauvegardes massives). Pour les PME, cela signifie qu’un NAS moderne ne sera plus nécessairement le goulot d’étranglement sur le réseau local, pour peu que l’infrastructure réseau suive (switchs et cartes réseau compatibles 2.5/10G).
  • Écosystème logiciel riche et orienté services : Les OS embarqués des NAS (Synology DSM, QNAP QTS/QuTS, Asustor ADM, etc.) ont évolué vers de véritables plateformes de services. Au-delà du simple partage CIFS/NFS, on trouve des modules de sauvegarde automatisée (PC, Mac, serveurs, sauvegarde cloud), des applications de synchronisation et cloud privé (type Synology Drive, Qsync…), de gestion multimédia (serveur Plex, Audio Station, etc.), de vidéosurveillance (ex: Surveillance Station de Synology, QVR Pro de QNAP, permettant de connecter des caméras IP), voire des fonctionnalités avancées comme la virtualisation (ex: QNAP Virtualization Station), l’orchestration de conteneurs (Docker), ou des suites collaboratives (serveur de messagerie, suites bureautiques en cloud privé). Cette richesse logicielle transforme un NAS en un mini-serveur polyvalent pour l’entreprise, sans nécessiter d’investir dans plusieurs machines. Par exemple, QNAP souligne qu’il voit le NAS « comme plus qu’un simple lieu de stockage » et met en avant la possibilité de mener des projets IoT, d’intelligence artificielle ou de machine learning directement sur ses NAS. Synology de son côté intègre de plus en plus d’applications métier (gestion de photos, de contacts, de VPN, etc.) dans son DSM. La tendance au “cloud hybride” se manifeste également : les NAS peuvent se connecter à des services cloud publics pour synchroniser ou sauvegarder des données (ex: Synology C2, QNAP HBS vers AWS/Azure…), combinant le meilleur des deux mondes (rapidité et contrôle du local avec la résilience du cloud distant).
  • Sécurité et protection des données renforcées : Les fournisseurs mettent l’accent sur la sécurité, suite à la recrudescence d’attaques ciblant spécifiquement les NAS. En 2023, il a été constaté que les appareils NAS étaient visés par 100 fois plus de menaces qu’un équipement informatique moyen. Les éditeurs ont donc intégré des fonctionnalités de chiffrement des volumes ou dossiers (AES 256 bits généralement), la prise en charge de RAID (redondance de disques pour tolérance aux pannes), des snapshots (snapshots horaires/journaliers pour retrouver des fichiers avant une modification ou une infection), et des systèmes de détection/prévention (antivirus intégré, alertes en cas d’accès suspect, etc.). Malgré cela, l’utilisateur doit suivre les bonnes pratiques (cf. section Sécurité plus loin) pour tirer pleinement parti de ces protections.

En résumé, le marché des NAS pour PME est en expansion, porté par la nécessité de stocker localement un volume croissant de données tout en offrant des services évolués. Les principaux acteurs – Synology, QNAP, Asustor en tête – rivalisent d’innovations pour proposer des solutions toujours plus performantes, faciles à utiliser et sûres, tandis que des options à moindre coût (TerraMaster, certains modèles WD/Buffalo) élargissent l’offre pour les plus petits budgets.

Usages typiques des NAS en PME

Un NAS peut remplir plusieurs rôles au sein d’une PME, souvent cumulatifs. Voici les cas d’usage les plus courants :

  • Partage de fichiers et collaboration interne : C’est l’utilisation de base d’un NAS en entreprise. Le NAS agit comme un serveur de fichiers central où sont stockés les documents bureautiques, feuilles de calcul, présentations, images de projet, etc. Tous les collaborateurs autorisés peuvent y accéder via le réseau local (comme un lecteur réseau) ou à distance via une connexion sécurisée. Cela évite la dispersion des fichiers sur les PC individuels et facilite la collaboration : chacun accède à la dernière version d’un document, on peut gérer des droits d’accès par utilisateur ou par dossier, et fini les envois de pièces jointes par e-mail intempestifs. La centralisation sur NAS réduit aussi les doublons et améliore la réactivité, puisqu’on travaille sur un référentiel commun. De plus, en cas de panne d’un poste de travail, les fichiers restent disponibles sur le NAS, ce qui minimise les interruptions d’activité. Certains NAS proposent des fonctionnalités type “Cloud privé” qui synchronisent des dossiers entre le NAS et les PC/smartphones (à la Dropbox), permettant de travailler hors-ligne puis de synchroniser les changements dès la reconnexion.
  • Sauvegardes automatisées : La sauvegarde des données est cruciale pour toute entreprise, et un NAS est fréquemment utilisé comme cible de sauvegarde centralisée. On peut configurer des sauvegardes automatiques des postes clients (sauvegarde des documents utilisateurs, images système…) vers le NAS, souvent via des applications dédiées fournies par le constructeur. Par exemple, Synology Active Backup ou QNAP NetBak Replicator permettent de programmer des backups réguliers sans intervention manuelle. Le NAS peut également servir de stockage pour les sauvegardes des serveurs de l’entreprise (ex. exporter des sauvegardes de bases de données ou d’un serveur ERP vers le NAS). L’avantage est de garder sur site une copie récente des données, pour une restauration rapide en cas de problème. De plus, un NAS permet souvent de mettre en place une stratégie de sauvegarde “3-2-1” (3 copies sur 2 supports différents dont 1 hors site) en combinant sauvegarde locale et réplication vers un autre NAS ou vers le cloud. Par exemple, une PME peut avoir un second NAS de backup stocké dans un autre lieu (site distant, domicile du gérant, etc.) qui reçoit une réplication chiffrée des données du NAS principal chaque nuit. En cas d’incendie ou de vol dans les locaux, les données critiques sont ainsi préservées sur le NAS secondaire. Le NAS facilite donc non seulement la sauvegarde locale rapide, mais aussi l’externalisation sécurisée des copies de secours.
  • Hébergement de données métiers et d’applications légères : Au-delà des fichiers bureautiques, de nombreuses PME utilisent leur NAS pour héberger des données applicatives liées à leur activité. Par exemple, une base de données client (CRM) ou un logiciel de gestion commerciale peut stocker ses fichiers sur un partage réseau du NAS. Certains peuvent même exécuter directement des applications sur le NAS via des conteneurs ou des packages installables. Bien qu’un NAS ne remplace pas un serveur applicatif robuste pour des applications critiques et intensives, il peut tout à fait suffire pour des applications légères ou internes (serveur web pour l’intranet, gestion de projet type Wiki, petit serveur de messagerie ou de gestion de contacts, etc.). Par exemple, Synology propose des paquets pour héberger un site web (Apache/PHP), une base de données MySQL/MariaDB ou des applications collaboratives (Synology Office) directement sur le NAS. De même, Asustor intègre souvent un serveur web et des applications comme WordPress ou Plex pré-installables. Pour une PME sans service informatique lourd, cela permet d’héberger localement certaines applications sans louer de serveur externe. Enfin, un usage métier fréquent des NAS en PME est la vidéosurveillance : en connectant des caméras IP au réseau, le NAS fait office d’enregistreur (NVR), stockant les flux vidéo de façon sécurisée et permettant la relecture des enregistrements (très utile pour les commerces, entrepôts, etc., souhaitant éviter un abonnement à un service cloud de caméras).

En synthèse, un NAS en PME sert à garder le contrôle des données (fichiers de travail, sauvegardes, données métiers) tout en les rendant accessibles et sécurisées. Que ce soit pour favoriser le travail collaboratif, assurer la pérennité des données ou héberger des services basiques, le NAS joue souvent un rôle central dans le SI des petites structures. Cela étant, pour qu’il remplisse efficacement ces rôles, il convient de bien le choisir en fonction de critères pertinents.

Critères de choix essentiels d’une solution NAS

Choisir un NAS pour son entreprise peut sembler complexe tant les modèles et fonctionnalités abondent. Pour un décideur non technique, il est utile de se concentrer sur quelques critères clés qui alignent la solution sur les besoins de l’entreprise. Voici les principaux points à examiner :

Capacité de stockage et évolutivité

L’un des premiers critères est la capacité de stockage nécessaire et sa possible évolution. Les NAS se déclinent en différentes configurations de baies (emplacements pour disques) : 2 baies, 4 baies, 6, 8… jusqu’à 12 baies ou plus sur certains modèles. Plus de baies signifie la possibilité de mettre plus de disques et donc d’avoir une capacité totale plus grande, ou de configurer des RAID avec redondance sans sacrifier trop d’espace utile. Pour une TPE avec quelques centaines de Go à stocker, un NAS 2 baies suffisant à court terme peut être choisi, mais attention à prévoir l’évolution : la vitesse à laquelle vos besoins de stockage vont croître doit guider le nombre de baies. Par exemple, si l’entreprise génère de plus en plus de données chaque année (archivage d’emails, vidéos marketing, scans de documents), un NAS 4 baies avec des disques de bonne taille permettra d’absorber cette croissance, là où un 2 baies pourrait atteindre sa limite rapidement.

L’évolutivité passe aussi par la présence éventuelle de châssis d’extension : certains NAS (notamment chez Synology et QNAP) peuvent être reliés à une unité d’extension permettant d’ajouter 5, 6 ou 12 baies supplémentaires sans changer de NAS (utile pour les PME qui veulent augmenter le stockage sans migrer toutes les données vers un nouveau serveur). Il convient également de regarder la compatibilité en taille de disques : aujourd’hui les NAS supportent les disques durs jusqu’à 16 To ou 18 To par baie, ce qui ouvre des capacités totales considérables (un NAS 4 baies en RAID5 avec 4×10 To offre ~30 To utile). En résumé, évaluez vos besoins présents et futurs : mieux vaut un NAS un peu surdimensionné qui durera 5-7 ans qu’un modèle juste suffisant qui sera saturé en 2 ans. N’oubliez pas d’intégrer dans le budget le coût des disques eux-mêmes, souvent vendus séparément (privilégiez des disques “NAS” dédiés type WD Red, Seagate IronWolf, plus endurants pour un fonctionnement 24/7).

Facilité d’utilisation et d’administration

Pour un décideur non technicien, la simplicité d’utilisation est primordiale afin de pouvoir exploiter le NAS sans trop de difficultés au quotidien. Sur ce point, tous les NAS ne se valent pas. Synology, par exemple, est réputé pour son interface DSM très conviviale et intuitive, souvent citée comme un modèle du genre. L’interface DSM s’apparente à un bureau Windows/macOS dans le navigateur, avec des menus clairs – un débutant peut configurer le NAS en quelques minutes seulement. Cette simplicité est renforcée par une large communauté d’utilisateurs et de nombreux tutoriels, forums, etc., pour se faire aider en cas de question. QNAP, de son côté, offre également une interface web complète (QTS) mais jugée parfois un peu plus chargée en options – ce qui est un avantage pour l’expert, mais peut intimider un novice. Néanmoins, QTS a fait de nets progrès en ergonomie et rivalise désormais avec DSM en offrant une expérience utilisateur aboutie et multilingue. Asustor ADM est souvent décrit comme très proche de DSM dans son apparence et sa logique, ce qui facilite la transition pour qui connaît Synology. D’autres solutions comme TerraMaster TOS ou l’OS des Buffalo LinkStation/TeraStation sont plus basiques, avec moins de fioritures, mais généralement faciles à prendre en main pour les opérations simples (création de partages, comptes utilisateurs, etc.).

La facilité d’administration comprend également la configuration initiale (beaucoup de NAS offrent des assistants de mise en route pas-à-pas), la mise à jour du système (idéalement automatique ou en un clic, afin de garder le NAS à jour sans effort), et la gestion des utilisateurs et permissions (un point important pour la sécurité des données). Assurez-vous que le NAS propose un moyen clair de créer des comptes utilisateurs, de définir quels dossiers chaque service ou collaborateur peut voir, etc. Sur ce plan, la plupart des NAS pros (Synology, QNAP, etc.) savent même s’intégrer à un annuaire d’entreprise (Active Directory) si vous en avez un, pour centraliser la gestion des identifiants. Si l’entreprise ne dispose pas de compétences IT en interne, il peut être judicieux de choisir une marque qui offre un bon support client et des mises à jour régulières, afin de bénéficier d’une aide en cas de besoin (Synology et QNAP proposent par exemple du support par mail/ticket, et mettent à jour leurs OS plusieurs fois par an).

Performances (matériel et réseau)

Les performances d’un NAS englobent plusieurs aspects : le débit de transfert des fichiers sur le réseau, la capacité à gérer de multiples accès simultanés sans ralentissement, et la puissance pour faire tourner d’éventuelles applications. Pour une PME, il faut vérifier que le NAS choisi saura suivre la cadence des utilisateurs. Plusieurs éléments techniques entrent en jeu :

  • Le processeur (CPU) : Un NAS d’entrée de gamme intègre souvent un CPU ARM (par ex. Realtek quad-core ~1.7 GHz sur un Synology DS223) suffisant pour du partage de fichiers basique et de la sauvegarde, mais qui montrera ses limites si on lui demande des tâches lourdes (chiffrement, transcodage vidéo, antivirus en temps réel, etc.). Les NAS de gamme “Plus” ou “Pro” intègrent des CPU Intel ou AMD x86, plus performants, souvent avec accélération matérielle (AES-NI pour le chiffrement, QuickSync vidéo pour le transcodage). Par exemple, le Synology DS723+ utilise un processeur AMD Ryzen double-cœur, plus vif et capable d’applications professionnelles par rapport aux modèles grand public. Pour une PME avec plus d’une dizaine d’utilisateurs actifs ou des besoins applicatifs, privilégiez un CPU x86 multi-cœur.
  • La mémoire vive (RAM) : Elle détermine la capacité du NAS à faire tourner plusieurs services en parallèle et à gérer le cache. 1 Go de RAM est un minimum aujourd’hui, mais clairement insuffisant pour un usage avancé (juste acceptable pour un NAS familial de base). La plupart des NAS PME offrent 2 Go, 4 Go ou plus, souvent extensibles. 4 Go est un confortable point de départ pour du partage de fichiers multi-utilisateurs. Si vous prévoyez d’utiliser des applications comme des bases de données, des VMs ou de la virtualisation, visez 8 Go ou davantage. Notez que certains modèles Synology limitent la RAM (soudée) sur les petites gammes, là où QNAP ou Asustor permettent l’upgrade sur beaucoup de modèles.
  • Le stockage : Au-delà de la capacité (évoquée plus haut), l’usage de SSD peut booster les performances. Beaucoup de NAS acceptent les disques SSD 2,5" à la place ou en complément des disques durs pour les données nécessitant rapidité. De plus, la tendance est à l’ajout de slots M.2 NVMe internes dédiés au cache SSD : ils servent à stocker en cache les données fréquemment utilisées pour accélérer les accès, sans occuper de baie de stockage principal. Si votre charge de travail implique souvent les mêmes fichiers ou bases de données, un cache SSD sur le NAS peut améliorer sensiblement la réactivité. Certains NAS haut de gamme (ex: QNAP série “hero” ou Synology série XS) permettent même d’utiliser les SSD comme tier de stockage principal (volumes full SSD) pour maximiser les IOPS.
  • La connectivité réseau : Comme évoqué, de plus en plus de NAS offrent du multi-Gig. Pour une PME, il est pertinent de choisir un NAS avec au moins deux ports Gigabit (agrégables en Link Aggregation, pratique si plusieurs utilisateurs accèdent en même temps) ou, encore mieux, un ou deux ports 2,5 GbE. Le surcoût est aujourd’hui minime et cela “future-proofera” votre investissement, sachant que les équipements réseau 2.5G se démocratisent. Si vous manipulez d’énormes fichiers ou faites de l’édition vidéo sur le NAS, envisagez un modèle avec option 10 GbE. Par exemple, certains Synology et QNAP proposent un slot PCIe pour ajouter une carte 10G plus tard, ou ont directement un port 10G (notamment des modèles 8 baies et plus). Le Wi-Fi n’est généralement pas une connectivité intégrée (on reste sur du filaire pour la fiabilité), mais rien n’empêche de connecter le NAS via un pont Wi-Fi ou d’ajouter un dongle USB sur certains modèles si besoin de le relier sans fil (rare en entreprise sauf cas particuliers).

En résumé sur les performances : évaluez la charge attendue (nombre d’utilisateurs simultanés, volume de données échangées chaque jour, types d’applications à faire tourner) et choisissez un NAS avec des ressources suffisantes (CPU/RAM) et une connectivité à l’avenant. Inutile de surdimensionner excessivement (un NAS très puissant mais sous-utilisé n’est pas économique), mais il faut éviter l’inverse – un NAS poussif engendrera frustration et baisse de productivité. N’hésitez pas à consulter des tests ou benchmarks du modèle envisagé pour avoir une idée des débits en lecture/écriture mesurés en conditions réelles.

Sécurité et fiabilité des données

La sécurité doit être un critère de choix de premier ordre, surtout à l’ère des cybermenaces et de la protection des données sensibles. Plusieurs éléments entrent en jeu :

  • La prise en charge des niveaux de RAID : Un NAS multi-baies devrait permettre de configurer les disques en RAID (RAID1, 5, 6, 10 selon le nombre de disques) afin qu’en cas de panne d’un disque, les données restent accessibles sur le ou les autres. Vérifiez le niveau de RAID supporté par le modèle (presque tous font au moins RAID1 et 5 dès 4 baies). Certains fabricants offrent leur propre variante (Synology a Hybrid RAID qui apporte plus de flexibilité sur la taille des disques). Pour une PME, il est essentiel d’utiliser la redondance – un NAS en JBOD (addition simple de disques) ou RAID0 (concaténation sans redondance) est à proscrire pour des données critiques, car la perte d’un seul disque entraînerait une perte de données.
  • Les fonctionnalités de sauvegarde et snapshots : Le NAS lui-même doit être sauvegardé (sur un support externe ou un second NAS) pour couvrir le risque de sinistre. De nombreux NAS facilitent cela avec des applications de sauvegarde intégrées : sauvegarde vers un disque USB externe (avec parfois un bouton physique pour lancer la copie d’un coup), sauvegarde vers un cloud ou un serveur FTP, réplication temps-réel vers un NAS secondaire, etc. De plus, la présence de snapshots (photos instantanées du système de fichiers) est très utile contre les erreurs humaines ou ransomwares : on peut en un clic restaurer un dossier tel qu’il était la veille, par exemple. Assurez-vous donc que le modèle choisi supporte les snapshots (chez Synology, c’est présent sur les modèles plus avancés utilisant Btrfs, chez QNAP c’est disponible sur la plupart des modèles sous ext4/ZFS).
  • Les mécanismes de chiffrement : Pour respecter la confidentialité, la plupart des NAS permettent de chiffrer soit l’intégralité des volumes de données, soit des dossiers partagés spécifiques. Le chiffrement garantit que si les disques sont volés ou extraits, les données restent illisibles sans la clé. Cette fonctionnalité peut impacter légèrement les performances (chiffrement/déchiffrement à la volée), mais les CPU récents avec AES-NI gèrent cela efficacement. Pour une PME manipulant des données sensibles (données personnelles, données stratégiques), il est fortement recommandé de chiffrer les données au repos sur le NAS (et bien sûr de gérer soigneusement les mots de passe/clefs de récupération associées).
  • Les mises à jour de sécurité et la fiabilité logicielle : Optez pour un constructeur reconnu pour la qualité de son OS et sa réactivité sur les mises à jour. Par exemple, Synology DSM a la réputation d’être très stable et la marque publie régulièrement des correctifs. QNAP, qui a connu par le passé quelques failles exploitées par des ransomwares, a depuis renforcé la sécurité de son OS et propose des scanners de vulnérabilité intégrés pour aider l’administrateur à boucher les points faibles. Un bon indicateur de fiabilité est la présence d’une communauté active et de retours d’utilisateurs professionnels – sur ce plan les forums Synology, QNAP, etc., fourmillent d’expériences, ce qui rassure sur le suivi du produit.

En somme, le meilleur NAS pour une PME sera celui qui combine un haut niveau de fiabilité matériel (disques en RAID, alimentation éventuellement redondante sur modèles rack pros, etc.) et un ensemble complet de fonctionnalités de sécurité (chiffrement, sauvegarde, antivirus, mises à jour). N’hésitez pas à questionner les fournisseurs sur ces points et à consulter les documentations de sécurité fournies.

Évolutivité et compatibilité future

Outre l’espace de stockage, d’autres aspects évolutifs méritent attention. Si votre entreprise grandit, aurez-vous besoin que le NAS gère plus d’utilisateurs, plus de connexions simultanées ? Vérifiez le nombre maximum de connexions ou de comptes supportés (généralement très élevé, souvent >200 utilisateurs possibles même sur un petit NAS, ce qui est au-delà des besoins de la plupart des PME). Regardez aussi l’évolutivité en termes de logiciels : le NAS offre-t-il suffisamment d’applications aujourd’hui, et le fabricant enrichit-il son catalogue ? Par exemple, Synology et QNAP proposent sans cesse de nouveaux paquets ou mises à jour (gestion de l’IA, applications mobiles améliorées, intégration Office 365, etc.). Une PME en croissance pourrait avoir de nouveaux besoins (ex: mettre en place une solution de visioconférence interne, ou une synchro avec SharePoint) – certains NAS offrent des passerelles vers ces usages, d’autres non.

Un autre point est la compatibilité avec votre environnement existant. Un NAS doit s’intégrer facilement dans votre réseau et vos postes : il doit prendre en charge les protocoles utilisés (SMB pour Windows, AFP s’il y a des Macs anciens, NFS pour Linux, etc.), et idéalement être agnostique du système (ce qui est le cas de la plupart – un NAS est accessible depuis Windows, Mac, Linux, smartphones via des applis, etc.). Si vous utilisez Active Directory ou LDAP pour vos utilisateurs, assurez-vous de la compatibilité. De même, si vous avez des caméras de surveillance IP, vérifier la liste de compatibilité du NAS si vous comptez l’utiliser pour cela (les Synology/QNAP supportent des centaines de modèles mais à vérifier pour les autres marques).

Enfin, l’évolutivité passe par la durée de support du modèle : combien de temps le constructeur fournira des mises à jour pour ce NAS ? Certaines séries grand public sont supportées 5 ans, d’autres plus de 8 ans. C’est un critère parfois difficile à trouver, mais les forums ou l’historique des modèles précédents donnent une idée (Synology a par exemple maintenu des modèles de 2013 jusqu’en 2021 en mises à jour). C’est important pour ne pas se retrouver avec un appareil obsolète trop vite, notamment vis-à-vis de la sécurité.

Coût total et support éditeur

Le budget est évidemment un critère majeur pour une PME. Il faut considérer le coût total de possession : cela inclut le prix du NAS lui-même, celui des disques, et les coûts de fonctionnement (électricité, maintenance éventuelle, support). Pour donner un ordre d’idée, on trouve des petits NAS 2 baies avec 2 disques de 1 To à partir de ~300 €, tandis que des solutions de plus grande capacité (exemple : boîtier ~250 € + deux disques de 3 To à ~100 € chacun) reviennent autour de 500 € pour ~3 To utile en RAID1. Évidemment, plus on monte en gamme, plus le coût grimpe : un NAS 4 baies vide peut coûter de 400 à 1000 € selon qu’il s’agit d’une entrée de gamme ARM ou d’un modèle Intel musclé. À cela s’ajoute le coût des disques durs NAS (compter ~30-40 € par To pour des disques de qualité NAS en 2025).

Au-delà du prix d’achat, interrogez-vous sur les licences logicielles éventuelles. La plupart des fonctionnalités sont incluses d’office, mais certains fabricants peuvent limiter par exemple le nombre de caméras de surveillance supportées sans licence additionnelle (Synology inclut 2 caméras gratuitement, QNAP aussi, au-delà il faut acheter des licences par caméra). Si vous comptez utiliser massivement une fonctionnalité, vérifiez ces détails pour éviter les surprises.

En ce qui concerne le support éditeur : renseignez-vous sur les conditions de garantie (généralement 2 à 3 ans de garantie standard pour le boîtier NAS). Certains constructeurs proposent des extensions de garantie ou du support sur site J+1 pour les gammes professionnelles (par exemple, Synology a des modèles “Enterprise” avec extension de garantie 5 ans et remplacement rapide). Pour une PME qui ne peut se permettre une longue interruption, cela peut valoir la peine sur un NAS critique. Par ailleurs, la qualité du support technique (réactivité, disponibilité en français, existence de revendeurs/integrateurs locaux) est un critère subjectif mais important. Synology et QNAP ont des bases de connaissances très fournies en ligne, et un support joignable par ticket/email. Buffalo a une présence solide via ses distributeurs. Asustor et TerraMaster étant plus petits, leur support est principalement en ligne (forums, FAQ) et en anglais, ce qui peut être une limite si vous n’avez pas d’interlocuteur IT.

Enfin, le coût d’exploitation inclut aussi la consommation électrique du NAS (un NAS 4 baies consomme typiquement 20 à 40 W en fonctionnement, ce qui reste modeste – quelques dizaines d’euros par an d’électricité – mais à prendre en compte si on le laisse allumé 24/7) et le temps passé à l’administrer. Un système bien géré avec alertes configurées minimise le temps d’administration, mais si le NAS n’est pas fiable et requiert des redémarrages ou manipulations fréquentes, cela engendre un “coût caché”. D’où l’importance, encore une fois, de choisir un produit de qualité adaptée à vos besoins.

En résumé, définissez vos priorités (capacité vs performances vs budget vs simplicité) et utilisez-les pour comparer les modèles. Dans la section suivante, nous aborderons justement les considérations de conformité et de sécurité liées à l’utilisation d’un NAS en PME, avant de proposer une comparaison de quelques solutions types pour différents profils.

Conformité, souveraineté des données et cybersécurité

Respect de la conformité (RGPD) et souveraineté des données

Pour les entreprises européennes, la question de la conformité au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et de la souveraineté des données est cruciale lors du choix d’une solution de stockage. Un NAS, en gardant les données en interne, apporte certains atouts sur ces volets par rapport à une solution 100% cloud. En effet, avec un NAS, les données ne sortent pas de l’entreprise : elles restent sur le réseau local et ne transitent pas via Internet pour être stockées sur un serveur tiers. Cela réduit d’emblée les risques d’exposition non maîtrisée (écoute sur le réseau, interception ou piratage en route vers le cloud) et facilite le contrôle de qui accède aux informations. En comparaison, le stockage cloud implique que les données voyagent entre l’entreprise et le datacenter du fournisseur, multipliant les points d’attaque possibles et la dépendance à la qualité de la connexion.

Du point de vue juridique, conserver localement les données sensibles peut aider à assurer qu’elles restent sous juridiction nationale ou européenne. De plus, cela évite d’éventuels conflits comme le Cloud Act américain : ce texte de loi permet aux autorités américaines d’accéder, sur demande, aux données hébergées par des entreprises sous juridiction US, et ce même si les serveurs sont physiquement en Europe. Pour une PME traitant des données personnelles de citoyens européens, cela peut poser problème vis-à-vis du RGPD. En choisissant de stocker ses données sur un NAS local (ou sur un cloud européen souverain), on évite que des prestataires soumis à ce type de législation extraterritoriale puissent divulguer les données sans contrôle. En somme, un NAS bien configuré permet de garder la maîtrise de ses données et de se conformer plus aisément aux exigences de confidentialité (limitation des accès, conservation sur site, effacement maîtrisé, etc.).

Cependant, conformité ne signifie pas simplement localisation : il faut aussi veiller à ce que l’usage du NAS respecte les principes du RGPD, par exemple en sécurisant l’accès aux données (authentification forte, journalisation des accès), en définissant des politiques de rétention (le NAS doit permettre de supprimer ou d’anonymiser les données qui ne doivent plus être conservées), et en préparant les procédures de réponse en cas de violation de données (le NAS doit être configuré de sorte qu’en cas de perte ou vol, les données soient chiffrées et une sauvegarde de secours existe – cela fait partie de la responsabilité de l’entreprise). Sur ce dernier point, notons que 41% des PME échouent à récupérer leurs données après une violation de sécurité majeure, ce qui souligne l’importance d’avoir des sauvegardes hors site et un plan de continuité (PCA) bien conçu. Le RGPD impose de notifier les failles de sécurité dans les 72h, donc avoir un NAS capable de tracer les accès et modifications (logs) est un plus pour enquêter rapidement le cas échéant. Certains NAS haut de gamme offrent des fonctions de journalisation immuable des accès et actions d’administration, renforçant la conformité en termes d’auditabilité.

La souveraineté des données fait également référence à l’indépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers. Beaucoup de PME, notamment publiques ou dans des secteurs sensibles, souhaitent limiter l’usage de clouds non-européens pour protéger leurs informations stratégiques ou celles de leurs clients. Un NAS permet de bâtir une sorte de cloud privé local où les données restent entre les murs de l’entreprise. Il est toujours possible d’opter pour une approche hybride : par exemple, utiliser le NAS localement et ne répliquer sur un cloud que des données chiffrées ou non sensibles, ou choisir un cloud de sauvegarde basé en Europe (certains fournisseurs NAS ont des datacenters en Europe pour leurs services cloud – ex: Synology C2 propose la région Francfort, Allemagne). Ainsi, on peut concilier sauvegarde externalisée et souveraineté.

En résumé, un NAS bien utilisé peut grandement aider une PME à remplir ses obligations de protection des données : pas de transfert non autorisé à des tiers, maitrise de qui voit quoi, et mitigation des risques légaux type Cloud Act. Il ne faut toutefois pas oublier que l’exploitation d’un NAS demande de suivre quelques bonnes pratiques techniques pour que ces bénéfices se concrétisent.

Bonnes pratiques de sécurité pour les NAS en PME

Un NAS, étant un équipement réseau souvent riche en données, attire inévitablement les convoitises des cybercriminels (rançongiciels ciblant les NAS, botnets exploitant des NAS mal configurés, etc.). Pour une PME, sécuriser son NAS est donc capital. Voici les principales recommandations :

  • Ne pas exposer directement le NAS sur Internet : Évitez de rediriger les ports d’administration (HTTP/HTTPS) du NAS sur Internet. Si vos collaborateurs doivent accéder aux fichiers à distance, privilégiez l’usage d’un VPN sécurisé pour se connecter au réseau de l’entreprise puis accéder au NAS comme en local. De nombreux NAS peuvent faire office de serveur VPN (OpenVPN, WireGuard…) facilitant cela. En tout cas, l’idée est de segmenter l’accès : le NAS devrait idéalement être accessible seulement depuis le réseau interne ou via un canal sécurisé (VPN ou au minimum via HTTPS avec IP filtrées). Cette segmentation réduit drastiquement la surface d’attaque.
  • Tenir le NAS à jour : Les firmwares/OS de NAS reçoivent des mises à jour de sécurité. Il est impératif d’appliquer ces mises à jour régulièrement, car beaucoup d’attaques automatisées ciblent des failles connues et déjà corrigées. Activez les notifications du NAS et consultez-les – par exemple, QNAP et Synology envoient des alertes en cas de mise à jour critique disponible. Ne pas laisser un NAS en accès Internet sans mise à jour, c’est s’exposer à des ransomwares comme cela a pu arriver à de nombreuses unités non patchées ces dernières années.
  • Configurer une authentification forte : Utilisez des mots de passe robustes pour les comptes du NAS, en particulier l’administrateur. Désactivez le compte “admin” par défaut si possible (Synology le fait automatiquement désormais). Favorisez des comptes nominatifs pour tracer les actions. Activez la double authentification (2FA) si le NAS le propose, au moins pour l’admin, afin de prévenir le piratage de mot de passe. En interne, même si l’accès est local, ne laissez pas de comptes sans mot de passe ou des mots de passe triviaux, car une menace peut aussi venir de l’intérieur ou d’un ordinateur compromis sur le réseau.
  • Chiffrement et réseau segmenté : Comme mentionné, chiffrez les dossiers contenant des données sensibles. En cas de vol physique du NAS ou extraction des disques, cela évitera une fuite en clair. Par ailleurs, il peut être judicieux de placer le NAS sur un VLAN séparé du réseau principal, surtout si vous avez un réseau Wi-Fi invité ou d’autres segments potentiellement moins sûrs. Un NAS sur un VLAN dédié, accessible seulement aux postes autorisés, limite la portée d’un éventuel malware se propageant sur le LAN. On peut aussi restreindre par pare-feu interne les ports/protocoles autorisés vers le NAS. Cette segmentation ajoute une couche de défense.
  • Sauvegardes multiples et hors-ligne : On l’a déjà souligné, mais c’est une mesure de sécurité incontournable : ayez toujours au moins une sauvegarde déconnectée du NAS (par exemple sur un disque dur USB rangé hors site et branché uniquement le temps de la sauvegarde, ou sur un second NAS via internet avec un accès restreint). Ainsi, même si votre NAS principal était attaqué (ransomware chiffrant les données, par exemple), vous auriez encore une copie saine à restaurer. Cette stratégie 3-2-1 (3 copies, 2 supports différents dont 1 hors site) est recommandée par tous les experts.
  • Surveiller et réagir : Activez les alertes du NAS : par e-mail ou SMS en cas d’événement important (détection d’un virus lors d’une analyse, disque défaillant SMART, connexion suspecte, etc.). Surveillez l’espace disque disponible (un remplissage à 100% peut causer un déni de service ou la corruption de certaines bases). Envisagez d’utiliser les logs et rapports (certains NAS peuvent envoyer un résumé d’activité hebdomadaire). Si votre NAS offre un système de détection d’anomalies (par ex. QNAP MalwareRemover ou le Security Counselor, Synology Antivirus Essential, etc.), utilisez-le en complément mais ne vous reposez pas uniquement dessus.
  • Former les utilisateurs : Même si c’est un point plus général, la sécurité passe aussi par la sensibilisation. Expliquez aux employés comment accéder aux données via les méthodes sécurisées mises en place (VPN, etc.), pourquoi il ne faut pas installer de plugins non approuvés sur le NAS, ou encore l’importance de ne pas ignorer les messages de certificat de sécurité (si vous accédez en HTTPS et qu’il y a un avertissement, mieux vaut installer le certificat correct du NAS sur les postes par exemple). Un NAS bien sécurisé ne sert à rien si un utilisateur transfère ensuite les fichiers sensibles sur un service cloud non maîtrisé ou laisse traîner un accès ouvert.

En appliquant ces bonnes pratiques, une PME peut considérablement réduire les risques liés à son NAS. Rappelons quelques chiffres parlants : les cyberattaques ont augmenté de +400% entre 2020 et 2022, avec un coût moyen de 130 000 € par vol de données en France en 2023. Investir du temps dans la sécurisation du NAS et des données est donc un effort plus que justifié. Un NAS correctement protégé deviendra un atout (sécurisation interne des données, résilience) plutôt qu’une nouvelle vulnérabilité.

Comparatif des solutions NAS selon le profil de l’entreprise

Les besoins en stockage et en fonctionnalités peuvent fortement varier entre une TPE de 5 personnes et une PME de 100 employés avec un service informatique. Il est donc pertinent de distinguer les solutions en fonction du profil d’entreprise et du degré d’expertise technique disponible. Voici un comparatif regroupé par grands profils, avec quelques exemples de modèles et leurs atouts pour chaque cas.

Solutions pour les très petites entreprises (TPE)

Profil : entreprise de 1 à 10 utilisateurs, pas ou peu de ressources IT dédiées, budget serré. Priorité à la simplicité et à la fiabilité de base.

Pour ce profil, le NAS doit être simple à installer et à gérer, fournir les fonctions essentielles (partage de fichiers, sauvegarde de PC) sans surabondance, et être abordable. Les TPE cherchent souvent une solution “prête à l’emploi” qui ne monopolise pas du temps en administration.

Exemples de solutions adaptées :

  • Synology série J ou Value – par ex. Synology DS220j (2 baies) est souvent cité pour “bien débuter”. C’est un petit NAS silencieux, à deux disques, parfait pour démarrer avec un budget réduit (~200 € le boîtier). Il offre DSM et donc une expérience conviviale, avec les principales applications (partage Windows, sauvegarde basique, serveur multimédia). Ses performances restent limitées (CPU ARM double-cœur, ~512 Mo à 1 Go de RAM) mais suffisantes pour un usage de fichiers bureautiques et sauvegardes sur un groupe de travail restreint. Il convient de noter que ce type de modèle est plutôt orienté usage domestique ou petit bureau ; Frandroid, par exemple, souligne que le DS223 (son équivalent 2023) est parfait pour une sauvegarde à la maison mais “à ne pas envisager en entreprise” en raison de ses performances modestes. Donc, pour une TPE, un modèle J peut convenir uniquement si les besoins sont vraiment légers. Sinon, on préférera la gamme au-dessus.
  • Synology “Plus” ou intermédiaire – par ex. Synology DS223 ou DS723+. Le DS223 (2 baies, ARM quad-core) offre plus de puissance que la série J et reste très simple d’utilisation, pour un prix modéré (~300 € sans disques). Le DS723+ (2 baies, AMD Ryzen, 2 Go RAM extensible) est quant à lui un modèle plus professionnel tout en restant compact : il apporte un CPU bien plus robuste, la possibilité d’ajouter une carte 10GbE plus tard, deux slots NVMe, etc. À ~500 € le boîtier, c’est un investissement plus lourd pour une TPE, mais qui peut se justifier si l’activité génère beaucoup de données ou si l’on souhaite un NAS qui durera plusieurs années en accompagnant la croissance de l’entreprise. Synology reste une valeur sûre pour les TPE grâce à son écosystème DSM ultra-accessible et sa gamme étendue permettant d’évoluer (on peut commencer avec un 2 baies, puis passer à un 4 baies Synology plus tard en migrant les disques relativement aisément).
  • QNAP d’entrée de gammeQNAP TS-233 (2 baies ARM) ou TS-431K (4 baies ARM). QNAP propose des modèles peu coûteux également, avec QTS en interface. Ces appareils offrent souvent un peu plus de fonctionnalités “avancées” que l’équivalent Synology J (par exemple des ports USB supplémentaires, des options de serveurs divers). Mais il faut garder en tête que l’administration QTS demande peut-être un peu plus de familiarisation si l’on n’est pas technicien, bien que tout à fait accessible. Avantage pour une TPE : QNAP a parfois des modèles 4 baies abordables, permettant d’utiliser des petits disques pour obtenir une bonne capacité en RAID5 pour un coût réduit. Par exemple, un TS-431K à 4 baies avec 4×2 To peut fournir ~6 To utilisables en RAID5, suffisant pour une petite agence graphique ou un bureau d’étude qui stocke des plans, pour un prix contenu.
  • Autres options : Asustor Drivestor (AS1 series) – Asustor a une gamme économique (ex: AS1102T 2 baies, AS1104T 4 baies) qui offre un excellent rapport qualité-prix. L’interface ADM est réputée inspirée de DSM donc assez intuitive. Les performances sont modestes (processeur Realtek), mais une TPE profitera du fait que « tout est là » (serveur de fichiers, multimédia, sauvegarde cloud, etc.) pour un prix plancher. Western Digital My Cloud EX2 Ultra – il s’agit d’un NAS 2 baies livré avec disques, ultra-simplifié. WD vise clairement les non-spécialistes avec une interface web minimaliste. C’est probablement la solution la plus plug-and-play pour qui ne veut rien configurer du tout. En revanche, les possibilités d’évolution et d’applications supplémentaires sont très limitées par rapport aux précédents (peu d’apps tierces, écosystème fermé). Pour une TPE non-tech qui veut juste un « boîtier sauvegarde », ça peut convenir, mais dès qu’on veut aller plus loin (ex: gérer des utilisateurs, des quotas, des apps), on atteindra vite ses limites.

En synthèse pour les TPE : Investir dans un NAS d’entrée de gamme de bonne marque (Synology, QNAP, Asustor) est un choix judicieux pour sécuriser et centraliser les premiers gigaoctets de données de l’entreprise. On y gagne en sécurité des fichiers (RAID, sauvegardes) et en efficacité (fichiers partagés). Si l’on n’a pas de compétences techniques, Synology est souvent recommandé pour sa simplicité « clé en main ». Une TPE doit veiller à ne pas sous-estimer l’importance du RAID et de la sauvegarde : même sur un petit NAS 2 baies, on configurera idéalement un RAID1 (miroir) pour tolérer la panne d’un disque, et on planifiera des sauvegardes sur un support externe. Enfin, on choisira un modèle avec un support éditeur fiable (mise à jour de sécurité), car la TPE n’a pas forcément les moyens de gérer des incidents techniques complexes.

Profil TPE (1–10 employés)Exemples de NASPoints fortsPrix indicatif (boîtier seul)
Très petit budget, non-techWD My Cloud EX2 Ultra (2 baies, avec disques)
Synology DS220j (2 baies)
Prêt à l’emploi, simple à utiliser
Interface conviviale DSM, écosystème riche
~300 € (inclus 2×2 To pour WD)
~170 € (Synology sans disques)
Budget modéré, évolutifSynology DS223 (2 baies)
Asustor AS-1104T V2 (4 baies)
Facile d’utilisation (DSM/ADM)
4 baies pour RAID5, bon rapport capacité/prix
~300 € (DS223 sans disques)
~320 € (AS1104T sans disques)
Montée en gamme possibleSynology DS723+ (2 baies, extensible)
QNAP TS-464 (4 baies, Celeron)
Haute performance CPU/RAM pour future besoins
Nombreuses applications pro disponibles
~500 € (DS723+ sans disques)
~600 € (TS-464 sans disques)

(Les prix sont donnés à titre indicatif et peuvent varier.)

Solutions pour les PME de taille moyenne

Profil : entreprise de 10 à 100 utilisateurs, production de données importante, possiblement un service IT ou un technicien informatique à temps partiel. Besoin de plus de capacité, de performances supérieures et de fonctionnalités avancées (intégration réseau, virtualisation, etc.).

Dans ce contexte, le NAS devient un élément central de l’infrastructure et doit offrir robustesse, évolutivité et support professionnel. Il peut s’agir d’un NAS tour haut de gamme ou d’un NAS rackable si l’entreprise possède une baie informatique. Un critère supplémentaire ici est la haute disponibilité éventuelle : certaines PME souhaiteront avoir deux NAS en miroir (cluster HA) pour éviter toute interruption, ou des alimentations redondantes sur un NAS rack.

Exemples de solutions adaptées :

  • Synology gamme Plus/XSSynology DS923+ / DS1823+ (4 ou 8 baies) ou la gamme RackStation (ex: RS1221+ rack 8 baies). Ces modèles apportent des processeurs puissants (AMD Ryzen quadricœur), 4 à 8 Go de RAM de base extensible, souvent des ports réseau multiples (1GbE x4, ou combo 1G/10G selon le modèle) et des possibilités d’expansion (sur DS1823+ on peut ajouter une unité DX517 pour +5 baies). Un modèle 8 baies permet d’atteindre facilement plusieurs dizaines de To de stockage en RAID6, suffisant pour beaucoup de PME. Synology propose aussi la gamme XS/XS+ et FlashStation pour les besoins encore supérieurs, avec des CPUs Xeon, plus de RAM et du 10G par défaut – ceux-ci s’adressent aux PME de plus grande envergure ou aux exigences spécifiques (ex: post-production vidéo, sauvegardes massives). L’avantage Synology pour une PME moyenne reste son écosystème cohérent : intégration à Active Directory, applications de collaboration (Synology Drive/Office) pouvant servir d’intranet, et des outils de sauvegarde centralisés (Active Backup for Business) très utiles pour gérer des dizaines de PC/serveurs à sauvegarder vers le NAS. En outre, le support 5 ans est disponible sur certains modèles importants, gage de pérennité.
  • QNAP gamme SMBQNAP TS-664, TS-874 (6 ou 8 baies tour) ou QNAP série TVS-h (NAS hybrides avec ZFS). Pour une PME avec un IT présent, QNAP est souvent apprécié pour sa flexibilité. Par exemple, le TS-664 (6 baies) offre un bon compromis taille/performance avec 2.5GbE double et slot PCIe. Le TS-874 (8 baies, Intel i5/i7 selon versions) est très puissant et peut accueillir une carte graphique en PCIe pour du calcul GPU ou du transcodage, ce qui peut intéresser des bureaux d’études ou studios. QNAP propose aussi des modèles sous système QuTS hero (ZFS) avec déduplication et compression inline – utiles pour des PME voulant des fonctions de stockage avancées proches du monde enterprise. Niveau réseau, beaucoup de QNAP SMB incluent du 2.5G ou 10G, ou au minimum un emplacement PCIe pour l’ajouter. QNAP se distingue aussi par des fonctionnalités spécialisées, par exemple la prise en charge de Thunderbolt sur certains NAS (pratique pour des agences de création qui brancheraient directement des stations Mac en Thunderbolt 3 pour montage vidéo). En revanche, le déploiement et la maintenance d’un QNAP riche en fonctionnalités demanderont un administrateur compétent, pour bien configurer et surveiller l’ensemble (surtout en ce qui concerne la sécurité, vu l’historique d’attaques qui incite à la prudence).
  • Autres marques proBuffalo TeraStation 5010/6000 : Buffalo propose des NAS orientés business, souvent fournis avec des disques NAS/entreprise pré-installés, ce qui simplifie l’achat. Un TeraStation 8 baies avec disques intégrés peut par exemple être une solution “clé en main” pour une PME voulant 32 To utilisables en RAID6 sans avoir à choisir les composants séparément. Buffalo met en avant la fiabilité (disques NAS pro, châssis métal, parfois double alimentation sur les versions rack) et la simplicité (interface épurée). Par contre les fonctionnalités logicielles sont plus basiques et le support applicatif moindre. Cela peut convenir pour un usage pur fichier/sauvegarde géré par un prestataire externe, sans besoin d’apps annexes.Asustor Lockerstor : la gamme Lockerstor (ex: AS6508T 8 baies) cible aussi les PME avec du 10GbE, des CPU Intel quadricœurs, et la prise en charge de nombreuses caméras de surveillance. Moins cher souvent que l’équivalent chez Synology/QNAP, c’est intéressant pour un environnement technique maîtrisé, car le support est plus léger.TrueNAS Core/Scale (open source) : pour une PME dotée d’une vraie expertise IT (ou faisant appel à un intégrateur spécialisé), on peut mentionner la solution open-source TrueNAS (anciennement FreeNAS). Il ne s’agit pas d’une marque de NAS “clé en main”, mais d’un logiciel à installer sur un serveur standard. Une PME avec un administrateur système pourrait choisir de monter son propre NAS en assemblant un serveur avec disques et en y installant TrueNAS – cela offre des fonctionnalités de niveau entreprise (système de fichiers ZFS, haute disponibilité sur certains modèles, etc.) et une liberté totale de configuration, souvent pour un coût moindre en matériel. Néanmoins, c’est beaucoup plus technique à déployer et maintenir, donc à réserver aux environnements à compétence élevée. Certaines entreprises optent pour des appliances TrueNAS vendues par iXsystems (le développeur de TrueNAS) pour avoir un support professionnel. Cela peut être un choix pour des PME technophiles voulant éviter l’enfermement propriétaire.

En synthèse pour les PME moyennes : L’investissement dans un NAS plus capacitaire et robuste est généralement incontournable quand le volume de données approche les dizaines de téraoctets et que l’activité dépend de ces données. Synology et QNAP fournissent des solutions scalables et riches en fonctionnalités adaptées à cette échelle, Synology mettant l’accent sur l’écosystème intégré et la simplicité d’administration, QNAP sur la performance et les possibilités de tuning avancé. Le choix peut se faire selon la philosophie IT de l’entreprise : si l’on préfère un système épuré, stable et avec support étendu, Synology sera souvent privilégié (avec par exemple un RS822+ rack 4 baies ou un DS1821+ desktop 8 baies, selon l’espace disponible). Si l’on souhaite exploiter au maximum le matériel avec diverses applications (virtualisation locale, stations de travail connectées en direct, etc.), QNAP offre ces libertés moyennant une gestion plus pointue.

Quoi qu’il en soit, une PME de cette taille devra prêter une attention accrue aux procédures autour du NAS : plan de continuité, sauvegardes offsite, supervision régulière. Souvent, ces entreprises contractent un prestataire infogérant pour surveiller ces équipements critiques, ce qui peut guider aussi le choix (on choisira la marque avec laquelle le prestataire est le plus à l’aise, par exemple).

Environnement technique vs non technique : quel impact sur le choix ?

Vous l’aurez perçu, le facteur humain et organisationnel – présence ou non d’un administrateur compétent – pèse dans la décision. On peut recouper cela ainsi :

  • PME sans expertise IT interne : ici la priorité est un NAS facile à utiliser, nécessitant peu d’interventions. Synology est fréquemment recommandé car une fois paramétré, il “juste fonctionne” et le risque d’erreur de manipulation est faible grâce à l’ergonomie. De plus, la disponibilité d’une documentation en français et d’une communauté d’entraide aide à résoudre rapidement les problèmes. D’autres solutions possibles incluent l’appel à un prestataire qui propose un NAS managé (certaines offres incluent la location d’un NAS + maintenance). Par exemple, une petite collectivité ou un cabinet libéral sans DSI pourrait souscrire à un contrat où le prestataire fournit un NAS (parfois en marque blanche) et gère les sauvegardes cloud associées. Dans ce cas, le décideur non technique externalise la complexité. Si l’on reste sur un achat classique, on favorisera une solution packagée (NAS + disques) pour éviter les incompatibilités ou un mauvais choix de disques. Buffalo ou Western Digital, en fournissant directement les disques, garantissent une certaine tranquillité d’esprit (tout est calibré, et un support unique couvre le lot).
  • PME avec support IT / utilisateurs avancés : si l’entreprise dispose d’un administrateur réseau ou d’un technicien, le choix peut s’orienter vers un matériel plus pointu car on sait qu’il sera bien géré. Par exemple, un QNAP haut de gamme avec QuTS (ZFS) pourrait offrir une intégrité des données maximale (ZFS élimine la corruption silencieuse, snapshots illimités, etc.), ce qui est un plus pour un service IT conscient de ces enjeux. De même, un environnement technique pourra exploiter des fonctions comme l’intégration continue (héberger un dépôt Git sur le NAS, ou des conteneurs Docker pour des apps internes) – choses réalisables sur Synology/QNAP mais pas forcément utilisées en contexte non-tech. Avec un IT en interne, on peut aussi oser des solutions alternatives (TrueNAS, un NAS sous Linux custom) si cela répond mieux aux besoins, car la compétence permet de sortir des sentiers battus tout en gardant la maîtrise. Attention toutefois à ne pas complexifier à outrance : un NAS très custom peut devenir problématique si la personne clé quitte la société ou en cas de panne spécifique. Parfois, même des profils techniques choisissent Synology justement pour avoir un socle stable et standardisé plutôt que de “réinventer la roue”.

En résumé, identifiez qui va gérer le NAS au quotidien. S’il n’y a personne en interne pour suivre les mises à jour, la sécurité, etc., privilégiez un produit réputé pour sa sécurité “par défaut” et peut-être moquez-vous de certaines fonctionnalités superflues (mieux vaut un NAS simple et sûr qu’un NAS très puissant mais mal surveillé). Inversement, si vous avez la chance d’avoir des experts, impliquez-les dans le choix : ils sauront évaluer les subtilités techniques (ex: tel modèle a de la mémoire ECC, tel autre non, ce qui peut être important pour la fiabilité; ou tel OS NAS supporte nativement Docker, etc.).

Conclusion

Les solutions NAS pour PME constituent aujourd’hui un marché mature et diversifié, capable de répondre aux besoins du petit cabinet comme de l’entreprise moyenne multi-sites. Nous avons vu que le NAS moderne va bien au-delà du simple boîtier de stockage : c’est un serveur multifonctions qui, s’il est bien choisi et configuré, apporte à la fois performance, sécurité et flexibilité à l’infrastructure d’une PME. Dans un contexte d’explosion des données, de renforcement des réglementations (RGPD) et de menaces cyber accrues, disposer de ses propres moyens de stockage maîtrisés est un atout stratégique.

Pour réussir votre projet NAS, gardez en tête les points suivants : évaluez clairement vos cas d’usage (partage, sauvegarde, applications…), choisissez un fournisseur de confiance (les acteurs éprouvés comme Synology ou QNAP offrent généralement le meilleur suivi), dimensionnez le système en pensant à vos besoins futurs (capacité, utilisateurs), et n’oubliez pas d’intégrer le NAS dans une démarche globale de protection des données (sauvegardes hors site, sécurisation réseau, plan de reprise).

Un NAS bien implémenté permettra à vos collaborateurs de travailler plus efficacement (accès simplifié aux fichiers, collaboration en temps réel), à vos données d’être mieux sécurisées (sauvegardes régulières, réduction des risques de perte ou d’accès non autorisé), et à votre entreprise de garder la maîtrise de son capital informationnel. Il s’agit d’un investissement qui, s’il est adapté au profil de l’entreprise, offre des retombées tangibles en productivité et en tranquillité d’esprit. Avec les éléments de comparaison et les critères exposés dans cet article, un décideur même non technique dispose désormais d’une feuille de route pour naviguer ce marché et choisir la solution NAS la plus pertinente pour son organisation.

Sources

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